Le temps de la résistance

Mille neuf cent quarante et un: la Deuxième Guerre mondiale foudroyait l'Europe.
Dans cette tourmente dont on n'imaginait pas l'issue, des enfants souffraient. Ainsi, ceux des soldats belges prisonniers en Allemagne nazie.

Le roi Léopold III connaissait le problème de ces familles déchirées. Et il décida de susciter la création de l'Aide aux Enfants des Prisonniers de guerre. L'AEP serait la pionnière, le premier jalon d'un mouvement qui trouve aujourd'hui son expansion dans "Vacances Vivantes", un nom fidèle à un esprit.
Autour du comte Gatien du Parc, des officiers attachés à la Maison Royale mirent en oeuvre soixante lieux d'hébergement pour une autre manière de vivre. Autant de homes et camps de vacances situés un peu partout dans le pays. A ces enfants qui manquaient de tout, il fallait du pain, mais aussi de l'espoir.

De 1941 à 1944, au fil des plus noires années de la tempête, dix mille enfants encadrés par des aînés issus des mouvements de jeunesse trouvèrent, malgré l'époque, des éclaircies de bonheur simple.

Les principes de l'AEP s'enracinaient dans les valeurs de base du scoutisme: esprit de service, solidarité, apprentissage de la vie au contact de la nature.

C'était l'école de la liberté et de l'imagination. Mais l'AEP n'abritait pas que les orphelins de guerre et les enfants de prisonniers. Elle protégeait dans ses relais éloignés des villes, des enfants de résistants traqués par l'occupant, ceux des réfractaires au travail obligatoire, des petits Israélites aussi. Ceux-là échapperaient  aux camps de la mort...

L'accomplissement de cette mission valut à l'AEP l'honneur au titre de la reconnaissance nationale.
Une manière symbolique de saluer ceux de ses membres qui furent arrêtés et les dix-sept qui tombèrent pour le pays. Ce pays dont l'AEP avait voulu aider les enfants des plus démunis. En décembre 1944, érigée désormais en ASBL, l'AEP décida de poursuivre son action en tant que "Aide à la Jeunesse du Pays" et ensuite en tant qu' "Oeuvre Nationale d'Aide à la Jeunesse".

Le temps des vraies vacances

La guerre était finie. C'était le temps des grands rassemblements autour du drapeau. Chacun, fragile maillon, trouvait dans le cercle sa force et prenait conscience de son appartenance au groupe.

L'AEP effaçait le cauchemar de la guerre. Personne n'oubliait le temps de la colère. Mais, dans les villages d'Ardenne, du Condroz et de Gaume, comme à la mer, au contact de la nature, une génération s'ouvrait à la magie de la paix et de la vie, s'épanouissait dans les fraternelles rencontres.
Les enfants des victimes de la guerre avaient été peu à peu remplacés par les jeunes confiés par les services sociaux d'institutions tant publiques que privées.

Les besoins essentiels étaient d'assurer l'hygiène et l'alimentation.
Déjà les premières sessions de moniteurs avaient été initiées à Herbeumont. Le temps des vraies vacances était revenu. Tout un univers était à inventer. A cette époque, le jeune roi Baudouin 1er entamait un long règne. Au cours de celui-ci, la Belgique subirait de profondes mutations

Le temps des veillées

Si les grands cercles restaient dans les traditions, les petits groupes se dessinaient avec force. Les individus s'affirmaient dans les groupes. Le monde évoluait dans cette perspective. Les vacances, on le découvrait enfin, étaient avant tout l'espace de la liberté et de l'expression.

Alors, les camps de l'AEP s'ouvraient au monde et affirmaient leur culture propre, imprégnée du charme paisible d'une époque que commençait à dominer la consommation.

C'était la belle saison des chansons du terroir, celles qui unissaient les voix et les coeurs, tandis que l'été dorait la campagne si pure encore.

Les uns et les autres, garçons et filles rieurs, aimaient les rondes et les danses. Aux veillées autour des grands feux, les saynètes déployaient leur magie, en contrepoint d'images encore vives à nos mémoires. L'exposition universelle de 1958 avait fait de Bruxelles la capitale temporaire du monde. Et, en octobre 1957, le premier Spoutnik avait ouvert la course à la lune.

A l'écoute du monde

Ils se souvenaient d'Ici Londres, réunis à l'écoute de la radio. Avec l'AEP , les jeunes s'ouvraient au monde et à la diversité de ses grandes cultures et de ses grandes questions.
C'était une manière d'être, moins égoïste. Une éducation refusant le repli sur soi...

Au même moment, de 1957 à 1963, l'AEP avait été amenée à former les cadres de la jeunesse africaine. A Léopoldville, devenue Kinshasa, l'organisation bien rodée avait délégué sa meilleure équipe, après un voyage d'études destiné à définir les besoins et priorités.

Lancée peu avant l'indépendance, l'Ecole des Cadres traverserait les moments les plus difficiles et poursuivrait son action durant quatre années. Jusqu'au moment où les chargés de mission purent passer le relais à ceux qu'ils avaient formés. En Belgique, le Centre Culturel Africain devait accueillir, de 1959 à 1973, tous les jeunes étrangers originaires d'Afrique qui souhaitaient emprunter la route de l'AEP. Le parcours africain fait partie de l'histoire de l'AEP.

Etapes d'une progression

Des images fortes, pour définir les étapes d'une progression parallèle à celle de la société elle-même. Des années cinquante à la fin des seventies, de l'explosion du rock aux revendications des protest songs voulant changer le monde, l'AEP s'est ouvert aux sensibilités propres de Vacances Vivantes et de Top Vakantie, une philosophie dont elle a fait son nom. Dès 1951, au dixième anniversaire, la méthodologie des camps de vacances de jeunes était soumise à la critique, et approfondie. Elle s'articulerait désormais sur des centres d'intérêt bien précis.
Les travaux de Decroly et les principes de l'Education nouvelle étaient passés par là. Logiquement, cette démarche allait conduire, en 1954, à la fondation de l'Ecole des Cadres. A Waterloo et Melle (Gand), des centaines de moniteurs s'imprégneraient d'une conception originale des vacances de groupe. Une activité qui méritait une approche prudente et réclamait des techniques soumises à l'épreuve du terrain, la seule. On découvrait que la notion de vacances était fondamentale. Les vacances permettent d'aller plus loin dans l'accomplissement des rêves...
Témoins de cette philosophie active, les Ateliers de libre-choix, lancés en 1961, facilitèrent l'éducation à l'autonomie. Trois années durant, avec l'aide de chercheurs universitaires, ces travaux permirent d'affiner l'idée des vacances adaptées aux besoins des jeunes.
Mais le temps des grands voyages initiatiques était venu. Sur les routes du monde, des jeunes se lançaient à la découverte de leur personnalité en la confrontant aux différences.
En 1965, sous le sigle de Club international de jeunesse, l'AEP envoyait déjà ses jeunes au-delà des frontières.
Et, trois ans plus tard, en 1968, dans la mouvance des événements de mai qui firent craquer tant de tabous, le mouvement achevait son évolution.
L'accent était mis sur les relations humaines, la capacité de s'informer, de s'exprimer et de participer, de poser des choix et d'agir de manière autonome.
Aux moniteurs de guider en souplesse les jeunes hors des sentiers battus, en les rendant plus responsables.
Neuf années encore et, en 1977, toutes ces évolutions se cristalliseraient sous la double identité de Vacances Vivantes et Top Vakantie, les deux mâts d'un même voilier qui s'aventurait vers l'océan de vacances pour des jeunes, avec des jeunes, par des jeunes...

Horizons nouveaux

Pour comprendre le monde, il faut sortir de sa coquille, se frotteren  à d'autres réalités que celles où l'on a grandi. Dès 1944 l'AEP essaimait au-delà des frontières. En Suisse. Vingt années plus loin, en 1963, les premiers groupes de jeunes partirent pour l'Italie. Jusqu'en 1974, ils découvrirent la Côte Adriatique à Riccione-Bellaria. Tout le charme de la grande bleue. L'événtail des destinations s'élargit après 1965: France, Italie, Suisse, Grande-Bretagne, Norvège, Irlande, Yougoslavie, Pays-Bas, Espagne, Grèce, Autriche, Malte, Corse et autres belles îles.

Des programmes culturels poussèrent plus loin leurs exploorations. Jusqu'aux USA, d'est en ouest; au Maroc, en Turquie, en Tunisie.

Autant d'anecdotes, d'émotions, de rencontres, d'échanges, de découvertes qui donnent sens à la vie et ouvrent l'esprit. Voici que les jeunes de l'AEP se faisaient les erpenteurs de la planète. A eux de choisir leur piste. Mer, montagne, apprentisage d'une langue par immersion dans le pays choisi, tourisme, sport ou excursions, à chacun sa manière d'avancer... Tout était dans l'esprit. Dans la passion d'apprendre les différences au contact des êtres et de leurs lieux de vie. C'était aussi, grâce à l'encadrement et à l'équipe, un mode de voyage qui rassurait les parents. Ceux-ci, avec Vacances Vivantes, savent à qui ils confient leurs adolescents. En brisant l'imprévu? Un voyage, pour être réussi, ne doit pas nécessairement être truffé de temps morts et de désillusions. Ni même vous conduire très loin. Peu importent, au fond, les distances et les modes de déplacement. Une grande balade à vélo, une randonnée à la sortie du cercle de nos habitudes. Tout est dans vortre regard, alors. Et toutes les émotions sont prêtes à s'imprimer en nous.

Centres de vacances

Nos centres de vacances sont dispersés de la côte jusqu'aux Ardennes. Pour plus d'informations, cliquez sur une des locations sur la carte.

Centres de vacances

Filot Hamoir - Château d'Insegotte
Chevetogne - Club-House
Daverdisse - La Maison Blanche
Herbeumont - Le Terme
Petite Chapelle - Les Sarts
Sint Idesbald - Emmaüs
Sint Idesbald - Excelsior